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Photo du rédacteurAugustin

Le chien épargné


Le chien épargné, noir, gris et blanc portant sa museaulière
Le chien épargné

Disons que nous sommes quelque part entre 1920 et 1940, dans le bureau du vétérinaire d'un village rural. Il met alors de l'ordre dans ses instruments de travail quand un homme cogne à la porte. Le vétérinaire va ouvrir et voit devant lui un homme qui maîtrise avec peine un chien très agité, de grande taille et particulièrement robuste. Il a une muselière et est attaché à l'aide d'une large chaîne.


- Bonjour docteur, dit-il en cherchant à reprendre son souffle, je vous apporte un chien avec lequel il n'y a rien à faire. Je croyais pouvoir venir à bout de son mauvais caractère, mais ça fait près d'un an que je l'ai et je crois bien tout avoir essayé. Ce chien n'est pas ordinaire. Il a de la malice, une sorte de malice qu'on ne voit jamais d'habitude. Il cherche toujours à attaquer ; à attaquer tout ce qui peut passer près de lui, d'ailleurs. Je savais qu'il était agressif et j'ai toujours pris de grandes précautions avec lui, alors il n'est pas arrivé d'accident trop grave, mais un seul moment de négligence et ça y serait. Ce chien n’a rien de normal docteur, je trouve ça triste, mais il faut l'endormir avant qu'il ne blesse ou tue quelqu'un. Quand il sent une occasion, il cherche systématiquement à sauter au visage, aussi. En vingt ans d'élevage de chiens, je n'ai jamais vu de bête si méchante. Je suis convaincu qu'il me tuerait aussitôt qu'il le pourrait, moi qui ai fait preuve de tellement de patience envers lui. Ce qui est encore pire, c'est qu'il est intelligent et sournois. Avant d'essayer de mordre, il fait semblant d'être très calme, doux même, et tout à coup, il se tord le cou pour essayer de nous happer avec sa gueule. Je vais payer ce qu'il faut, endormez-le pour de bon docteur.


- Je trouve tout cela bien triste, mais aussi bien étrange, et, si j'ose dire, quelque peu intriguant. Je n'ai jamais entendu parler d'un tel chien, et j'aimerais lui laisser une chance. Permettriez-vous que je le garde sous observation pendant quelques jours? Je ne vous facturerai que pour ce que vous vouliez.


- Oh docteur, vous connaissez votre métier, et tant mieux si vous n'avez pas à l'euthanasier, d'une certaine manière je l'aime toujours même s'il ne m'aime pas, ce chien. Mais franchement, en autant que j'en sois débarrassé... Soyez seulement très prudent.


Sur ce, après avoir parlé encore un peu, les deux hommes se quittèrent. Le vétérinaire examina le chien et vit qu'il n'avait pas la rage, qu'il avait bien été nourri et avait une excellente santé. Il le garda pendant une semaine. Ce fut assez pour qu'il le prenne en aversion, même si, comme son précédent propriétaire, il l'aimait malgré tout. Ce que détestait le vétérinaire, c'était le côté sournois du chien, hypocrite même, avait-il envie de penser.


Le dernier jour de la semaine, le chien était parvenu à enlever sa muselière sans que le vétérinaire s'en aperçoive. Ce dernier lui amenait à manger tandis que le chien était couché le visage à l'opposé du vétérinaire. Mais aussitôt que celui-ci fut à l'intérieur de la limite où le chien pouvait se rendre avec la chaîne à laquelle il était attaché, il se retourna d'un bond et fondit à toute vitesse vers le vétérinaire, qui sursauta et se jeta en arrière juste à temps pour que le chien ne le morde pas.


- Ce chien est un véritable danger public, se dit le vétérinaire. Je comprends l'homme de me l'avoir amené, il n'y a rien à faire avec cette bête.


Le vétérinaire se proposait donc d'euthanasier le chien dans l'après-midi lorsqu'il reçut l'appel d'un fermier du village, qui avait besoin qu'il examine l'un de ses chevaux. Il se rendit donc tout de suite chez lui.


Tandis qu'il soignait le cheval, le vétérinaire parla du chien au fermier. Après qu'il ait récapitulé la situation, le fermier lui répondit:


- Ne donnez pas la piqure à la bête, laissez-moi la, plutôt. Je sais que vous-même avez l'air de regretter de lui avoir donné une chance, comme celui qui vous l'a apporté, mais j'aimerais malgré tout m'occuper de ce chien quelque temps, pour voir si je ne pourrais pas lui apprendre à devenir un meilleur chien.


Le vétérinaire, quoique réticent, se laissa à un certain point convaincre par le fermier de lui laisser le chien. Ce dernier alla donc le chercher chez le vétérinaire et le ramena chez lui.


Le fermier compris très tôt à quel point l'animal était dangereux et prit toutes les précautions nécessaires. Les mois passèrent et il trouvait que la charge de s’occuper d’un tel animal était pénible et ingrate, mais il continuait à espérer que le chien changerait.


Le fermier avait également un autre chien auquel il était beaucoup attaché. Il ramenait les vaches à l’étable avec efficacité, n’aboyait jamais sans raison, était très obéissant et aimait énormément la compagnie du fermier.


Cependant, le chien agressif réussit un jour à casser une maille de sa chaîne à force de tirer violemment dessus. Une fois libre, il rôda dans les environs et fini par apercevoir le chien de berger qui se reposait. Il fonça aussitôt vers lui en courant aussi vite qu’il le pouvait. Le bon chien eut à peine le temps d’apercevoir l’autre animal qu’il tentait déjà de le mordre. Le brave animal se défendit comme il le put, mais l’autre chien était tout simplement plus fort que lui et avait une telle férocité que bientôt, ses crocs se plantèrent profondément dans l’une de ses pattes avant.


Le fermier, qui au son des aboiements avait tout de suite compris que la situation était grave, arrivait à ce moment en courant et quand il vit le combat, il cria à plein poumon, si fort que le mauvais chien lâcha l’autre pour se tourner vers le fermier. Le premier instinct de l’animal était d’attaquer le fermier, mais en le voyant cette fois-ci quelque chose le fit hésiter. Il grognait face à son maître, cherchant une ouverture pour lui sauter dessus tandis que le fermier avançait d’un pas ferme vers lui.


Le fermier n’était pas un jeune homme. Il avait les cheveux gris depuis déjà bien des années. C’était un homme maigre, mais ayant de larges épaules pour sa stature. Le chien regardait surtout les nerfs des bras de l’homme et comprit qu’il n’avait pas du tout affaire à une personne aux capacités physiques moyennes. Le fermier ne s’en vantait jamais, mais il avait toujours eu une force exceptionnelle pour sa stature et pouvait travailler à une vitesse et une endurance peu commune. L’animal comprit que si les hommes n’avaient généralement aucune chance de gagner un combat avec un chien de son gabarit, celui-ci serait capable de lui briser le cou s’il ne le blesserait pas sérieusement très rapidement. Son instinct et son intelligence peu commune lui faisaient comprendre qu’il n’aurait probablement qu’une chance de gagner l’affrontement.


Le chien se déplaçait donc lentement de côté, tous crocs dehors, en jaugeant son maître et la meilleure manière de l’attaquer. Mais, tandis que le fermier continuait à avancer vers lui sans aucune hésitation, le chien eut peur. Il essayait de garder contenance, mais bientôt, n’y tenant plus, il se sauva un peu plus loin. Le fermier l’ignora donc et alla voir la patte de son chien de berger. Il comprit que la vie de l’animal n’était pas en danger, car il ne perdait pas énormément de sang, mais qu’il ne marcherait peut-être plus jamais comme avant, car ses tendons étaient peut-être endommagés.


Il alla donc saisir le mauvais chien par le collet pour être certain qu’il n’attaquerait plus l’autre, contrôlant toujours assez ses gestes pour prendre soin de ne pas lui faire mal. L’animal avait maintenant si peur en voyant son maître dans un tel état qu’il le suivait comme hébété quand celui-ci tirait sur son collier, n’osant même plus fuir. Le fermier l’amena avec lui tandis qu’il rentrait rapidement chez lui pour appeler le vétérinaire, qui lui promit d’arriver le plus rapidement possible. Il ressortit ensuite dehors en hâte, tenant toujours le chien par le collet.


Le fermier ferma un instant les yeux après avoir revu son fidèle compagnon blessé de la sorte et décida, à l’encontre de ce qu’auraient conseillé presque tout le monde, de laisser une toute dernière chance au mauvais chien.


Tenant toujours cet animal par le collier, il le plaça de telle sorte qu’il ait devant lui le bon chien, qui souffrait visiblement. Le fermier regardait fixement le mauvais chien pour voir sa réaction. Ce dernier leva d’abord les yeux vers son maître avec crainte, puis les baissa et regarda la blessure du chien de berger. Au début, il sembla comme étonné, mais bientôt, il sembla devenir triste. Il se mit d’ailleurs bientôt à pleurer doucement comme le font parfois les chiens accablés. Le fermier desserra un peu sa prise sur le collet de l’animal, qui le regarda avec de grands yeux apitoyés. Il lâcha alors complètement sa prise sur le chien. Le fermier était alors certain que ce chien ne serait plus jamais le même.


Le chien de berger guérit assez vite de sa blessure, et si en l’examinant attentivement durant sa marche, on pouvait discerner qu’il boitait très légèrement, cela le ralentissait à peine lorsqu’il courait avec enthousiasme et jouait avec son meilleur ami. Certes, il se souvenait que cet ami l’avait blessé, mais il n’y pensait guère, tant il était heureux de l’avoir pour compagnon. Le chien qui était jadis si mauvais, mais qui agissait par ignorance, aurait alors donné sa vie pour son ami. Il appliquait désormais sa grande intelligence, pour un chien, à rendre heureux son ami et à se rendre utile à son maître, envers qui il avait un grand amour et une fidélité rarement vue chez un chien.


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Même pour ceux d'entre nous envers qui personne n'espère plus grand-chose pour quelque raison que ce soit, Dieu peut exercer sa miséricorde, manifester sa puissance et transformer complètement nos vies.


L'exemple de l'apôtre Paul, appelé Saul dans la première partie de sa vie, occupe une place conséquente dans le Nouveau Testament. Saul était Juif et cherchait à obéir à la Loi, donnée par Dieu et parfaite en totalité, mais qui a trouvé son accomplissement en Jésus-Christ, Fils de Dieu et lui-même Dieu, qui a pris pour un temps l'humble condition de l'homme afin de payer à notre place la rançon de nos péchés et de nous sauver d'une mort éternelle.


Saul ne croyait tellement pas en Jésus qu'il persécutait les chrétiens, c'est-à-dire ceux qui croient en Jésus-Christ, de son époque. Il avait l'autorité pour les mettre en prison et avait même approuvé pour que l'on mette à mort Étienne, le premier innocent à être tué pour le nom de Jésus.


Saul croyait servir Dieu en faisant cela. Mais un jour, alors qu'il faisait route vers Damas pour persécuter d'autres chrétiens, le Seigneur Jésus lui est apparu:


Comme il était en chemin, et qu'il approchait de Damas, tout à coup une lumière venant du ciel resplendit autour de lui.


Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait: Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? Il répondit: Qui es-tu, Seigneur? Et le Seigneur dit: Je suis Jésus que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre les aiguillons.


Tremblant et saisi d'effroi, il dit: Seigneur, que veux-tu que je fasse? Et le Seigneur lui dit: Lève-toi, entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire.


Les hommes qui l'accompagnaient demeurèrent stupéfaits; ils entendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne.


Saul se releva de terre, et, quoique ses yeux fussent ouverts, il ne voyait rien; on le prit par la main, et on le conduisit à Damas. Il resta trois jours sans voir, et il ne mangea ni ne but. Actes 9:3-9


Saul persécutait également Jésus-Christ lui-même, entre autres car il a encore plus compassion de la souffrance de ses enfants et les aime encore plus que n'importe quel parent au monde: il souffre lorsque nous souffrons.


Or, il y avait à Damas un disciple nommé Ananias. Le Seigneur lui dit dans une vision: Ananias! Il répondit: Me voici, Seigneur!


Et le Seigneur lui dit: Lève-toi, va dans la rue qu'on appelle la droite, et cherche, dans la maison de Judas, un nommé Saul de Tarse.


Car il prie, et il a vu en vision un homme du nom d'Ananias, qui entrait, et qui lui imposait les mains, afin qu'il recouvrât la vue. Ananias répondit:


Seigneur, j'ai appris de plusieurs personnes tous les maux que cet homme a faits à tes saints dans Jérusalem;


et il a ici des pouvoirs, de la part des principaux sacrificateurs, pour lier tous ceux qui invoquent ton nom.


Mais le Seigneur lui dit: Va, car cet homme est un instrument que j'ai choisi, pour porter mon nom devant les nations, devant les rois, et devant les fils d'Israël; et je lui montrerai tout ce qu'il doit souffrir pour mon nom.


Ananias sortit; et, lorsqu'il fut arrivé dans la maison, il imposa les mains à Saul, en disant: Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t'est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m'a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli du Saint-Esprit.


Au même instant, il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue. Il se leva, et fut baptisé;


et, après qu'il eut pris de la nourriture, les forces lui revinrent. Saul resta quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas.


Et aussitôt il prêcha dans les synagogues que Jésus est le Fils de Dieu.


Tous ceux qui l'entendaient étaient dans l'étonnement, et disaient: N'est-ce pas celui qui persécutait à Jérusalem ceux qui invoquent ce nom, et n'est-il pas venu ici pour les emmener liés devant les principaux sacrificateurs?


Cependant Saul se fortifiait de plus en plus, et il confondait les Juifs qui habitaient Damas, démontrant que Jésus est le Christ. Actes 9:10-22  


L'exemple fictif du chien et l'exemple réel de Saul peuvent illustrer ce qui doit se produire dans la vie de chacun d'entre nous, même si nous n'avons pas été agressifs comme le chien et que nous n'ayons persécuté personne comme Saul.


Jésus lui répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.


Nicodème lui dit: Comment un homme peut-il naître quand il est vieux? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître?


Jésus répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.


Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est Esprit.


Ne t'étonne pas que je t'aie dit: Il faut que vous naissiez de nouveau. Jean 3:3-7


Ces paroles de Jésus, énigmatiques pour Nicodème, son interlocuteur, qui vint de nuit pour parler au Seigneur Jésus en secret, font référence à la nouvelle naissance qui permet entre autres d'entrer en communion avec Dieu et d'obtenir une vie nouvelle, transformée.


Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. 2 Corinthiens 5:17


C'est justement Saul, alors appelé Paul, qui, inspiré par Dieu, a écrit ces lignes. Aujourd'hui, on peut lire plusieurs livres écrits par cet homme comme vous et moi, qui a cependant servi à remplir des rôles très importants et été guidé par Dieu jusque dans le moindre trait de lettre en faisant cela. Il en va de même pour l'ensemble des livres (66) de la Bible: c'est pour cela qu'on peut être sûr qu'elle est vraie dans sa totalité.


Paul a vécu de nombreuses souffrances dans sa vie tout en continuant de remplir les tâches primordiales qui lui ont été confiées avec une persévérance louable. Il a été, entre autres choses, lapidé et laissé pour mort, battu de verges, un supplice très douloureux, emprisonné dans des conditions très dures, et a fait naufrage après une immense tempête ayant duré plusieurs jours.


C'est par la grâce de Dieu et en passant par la nouvelle naissance que Paul est devenu un exemple pour des millions de chrétiens. Tous ne souffriront pas comme lui: la vie en Christ est incomparablement joyeuse et pleine de sens, mais, lorsque nous nous repentons de nos péchés et nous confions en Dieu, nous grandissons, entre autres bien d'autres choses, dans une persévérance qui nous permet d'être forts dans l'épreuve, bien que nous ne courrons pas nécessairement après les difficultés!

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